La périostite du sportif

La périostite ou inflammation du périoste est un mal que l’on rencontre très fréquemment dans nos cabinets d’ostéopathie, couramment chez le coureur débutant. Elle se manifeste par une douleur ressentie au niveau du tiers moyen de la jambe sur sa partie interne, tout près de la jonction entre l’os et le muscle. Cette partie de la jambe devient sensible au toucher, comme une vive sensation de brûlure. Les tissus paraissent indurés à la palpation. La périostite se développe lorsqu’il existe un déséquilibre entre la tension exercée sur le tissu et sa capacité à se régénérer. Il est donc primordial d’identifier les causes qui ont amenés le coureur à développer une périostite.

 Les erreurs techniques / posturales

Un des éléments qui contribue au développement de la périostite est une erreur du patron de course. Un appui au sol mal maîtrisé peut exercer une charge supplémentaire au système osseux et myofascial. L’erreur la plus fréquente est associée à :

  • une cadence inférieure à 170 pas à la minute,
  • un déplacement important en hauteur,
  • une extension complète du genou lors de l’attaque du pied au sol,
  • une chaussure de course ou semelles amenant un appui au sol  inadapté.

 

Voici le lien vers une vidéo éducative sur des exercices de course pour prendre de bons réflexes dès l’échauffement.

 

 

Le manque de mobilité

La périostite est souvent causée par une restriction de mobilité des tissus du membre inférieur. Un ancien traumatisme ou une perte de mobilité graduelle peut entraîner une adaptation des tissus et réduire ainsi la résistance des fascias à la tension exercée. Il est important d’optimiser la souplesse de tous les muscles ainsi que des articulations de la jambe et de la cuisse pour prévenir les blessures chez le coureur. L’étirement des chaînes musculaires postérieures est donc essentiel pour retrouver la souplesse pour le soulagement des périostites. La pratique d’un sport complémentaire à la course tel que le yoga ou le Pilate peut réduire considérablement les blessures. Avec le vieillissement, les tissus sont plus fragiles et se guérissent moins bien. Il est important de porter attention à votre alimentation afin de vous assurer que vous vous procurez tous les nutriments nécessaires à une récupération optimale.

Le manque de stabilité

Un problème très fréquent chez les débutants est un manque de stabilité du tronc et du bassin. Le bon alignement des articulations lors de la course est essentiel pour prévenir les blessures. En cas de doute, un bilan peut être effectué par un podologue, kinésithérapeute du sport et/ou un ostéopathe. Ces praticiens vous montreront des exercices spécifiques de renforcement musculaire des fessiers et des muscles du tronc.

Les erreurs d’entraînement

Il est important de programmer des séances d’entrainement avec une évolution progressive  afin d’éviter la surcharge ou le surentraînement.  C’est le stress mécanique qui créera la blessure  lorsque la charge de travail dépasse le seuil d’adaptabilité des tissus. Un entrainement progressif permet au tissu vivant de se régénérer, de s’adapter, l’athlète progresse donc graduellement. La durée à déterminer varie en fonction de l’âge, l’expérience, l’intensité du travail, etc. Il faut surtout être très vigilant aux paramètres d’entraînements suivants :

  • Le volume total
  • La durée
  • La vitesse

Consulter un coach, un médecin du sport ou  un préparateur physique pour vous conseiller dans votre évolution. Sachez qu’une progression de base est d’environ 10% de plus par semaine.

La capacité d’adaptation à l’effort physique est inégale d’un individu à l’autre. Nos antécédents médicaux, les anciennes blessures ou maladies rendent notre corps plus sensible et prédisposé à des récidives. Il faudra prendre en considération un temps supplémentaire et être encore plus vigilant dans la progression de l’entraînement.