De Melun à Arequipa, ma mission humanitaire au Pérou.

Lorsque l’on débute un projet de voyage, on ne sait jamais réellement jusqu’où cela va nous mener…

En 2010 me vint une idée, celle d’allier ostéopathie et voyage. Je souhaitais « sortir mes mains » du cabinet de Melun afin de m’enrichir d’une expérience en ostéopathie unique et très différente de celle que l’on peut avoir à l’école, en pratique en cabinet ou en séminaire post-graduate. Une vision que l’on ne peut connaitre que sur un nouveau terrain : celle de la mission humanitaire.

Au départ, je devais m’envoler pour le Pakistan. J’ai eu un premier contact avec une ostéopathe canadienne qui revenait d’une mission là-bas. Celle-ci me mit en relation avec la responsable des missions humanitaires du Collège d’Etudes Ostéopathique de Montréal, car j’appris que ces missions dépendaient d’une association de cette école.

La condition était simple, pour rejoindre le groupe, elle exigeait un premier passage par une mission plus simple et plus encadrée au Pérou. Je fus bien évidemment tout de suite emballée par le projet !

L’attente fut longue, presque 1 an pour partir enfin en juillet 2011 pour Arequipa, seconde grande ville du Pérou. Quitter mon cabinet d’ostéopathie de Melun pendant 3 semaines fut très difficile, mais je n’imaginais pas à quel point ma pratique ostéopathique serait enrichie après cela.

Sur place, nous étions une équipe de 17 thérapeutes internationaux : deux suisses, deux français et une large majorité d’ostéopathes canadiens issus du CEO. Nous traitions dans les locaux de l’Université Catholique d’Arequipa, la plupart du temps à plusieurs thérapeutes pour un même patient.

Ce fut une chance extraordinaire de travailler en binôme avec mes collègues. Nous échangions nos points de vue et nos techniques de traitement. J’ai pu remarquer une réelle différence entre la pratique de mes confrères canadiens beaucoup plus « énergétique » et ma pratique issue d’un courant plus « anglo-saxon » ou peut être un peu plus structurelle comme vous avez l’habitude de voir chez les ostéopathes européens.

Les motifs de consultation étaient très en décalage par rapport à ce que j’avais l’habitude de voir à Melun : quelques consultations pour des troubles de l’appareil musculo-squelettique bien sûr souvent liée à des maladies rhumatismales assez avancées, mais aussi beaucoup de troubles de l’appareil digestif ou urinaire. J’ai même eu la chance d’avoir entre les mains une vraie Quetchua !! Les patients se remettaient entièrement et en toute confiance entre nos mains sans appréhension malgré la barrière de la langue.

Une de mes journées de traitement fut consacrée à recevoir en consultation des femmes atteintes du cancer du sein ayant subi une mastectomie totale. Les cicatrices étaient plus ou moins belles. J’ai été très marquée par un de mes traitements sur une femme se plaignant de névralgie cervico-brachiale. En ayant travaillé uniquement sa cicatrice très adhérente, le résultat fut étonnant et celle ci retrouva rapidement une mobilité au niveau du bras du côté du sein opéré. Notre venue fut très appréciée dans ce centre mais nous n’avions malheureusement pas pu traiter toutes les femmes.

Quelques professions de santé péruviennes ont commencé à se former à l’ostéopathie aux Etats Unis ou au Canada et pourront répondre à la demande croissante des patients.

Cette mission fut à l’origine de belles rencontres avec mes collègues outre-Atlantique et d’un deuxième voyage ostéopathique chez eux à Montréal en septembre et novembre 2011 que je détaillerais dans un deuxième post.

Je posterai aussi mon récit d’ostéopathe en pleine jungle malaisienne à l’occasion ! En attendant pour ce qui est du Pérou, ma participation a été retenue pour une deuxième mission, normalement prévue pour le mois de février 2013.