Visite ostéopathique à Montréal.

Lors de ma mission humanitaire au Pérou, j’ai fait la connaissance d’ostéopathes canadiens exerçant à Montréal. J’ai eu la chance par la suite de leur rendre visite et de voir ainsi quelle était l’ostéopathie au Québec.

Les différences avec la France sont finalement peu nombreuses. En matière de législation, on pourrait comparer le statut des ostéopathes canadiens avec le nôtre avant la loi Kouchner de 2002 : aucune reconnaissance réelle de la profession ou du titre, ce qui laisse en contrepartie une grande liberté dans la pratique.

La formation au métier.
Elle est plus courte au Québec puisqu’elle ne dure que 4 ans à la place de nos cinq ans. Mais la rédaction du mémoire de fin d’études qui nous permet d’avoir accès au titre de D.O. est là bas plus complexe puisqu’il s’agit plutôt d’une thèse.

J’ai eu l’occasion de passer une journée de monitorat à la clinique du Collège d’Etudes Ostéopathiques de Montréal (CEO). J’ai pu y constater que l’enseignement clinique était plus proche de ce que la génération d’ostéos formés dans les années 80/90 en France avait pu connaitre : une vision holistique avec beaucoup plus d’expérimentation palpatoire car moins de codification des lésions. Pour faire simple, on pousse énormément l’étudiant à travailler « son ressenti ». Les étudiants québécois sont cependant moins formés aux matières médicales que les étudiants français. Tandis que nous cherchons notre place au sein des professions médicales en France, les québécois se centrent sur l’aspect « bien être ». La population québécoise fait ainsi très bien la différence entre son ostéopathe et son kinésithérapeute.

Les cliniques ostéopathiques.
Il y a encore peu de d’écoles au Québec en comparaison avec la France. La population est pourtant très ouverte à l’ostéopathie. Cela à l’avantage pour les jeunes diplômés de trouver une place dans une clinique ostéopathique rapidement ou de s’installer sans la difficulté de la concurrence. Les établissements sont justement un modèle inédit et assez fréquent au Québec. Il s’agit d’une sorte de « maison médicale » regroupant jusqu’à plus d’une dizaine d’ostéopathes pour les plus importantes de Montréal. Les jeunes ostéos sortant d’écoles y sont régulièrement accueillis pour un premier poste.

Ma visite chez Francisco.
J’ai eu l’honneur d’être reçue à la clinique ostéopathique de Francisco Gregorio, rencontré lors de ma mission au Pérou en 2011. Francisco est physiothérapeute (kinésithérapeute pour nous français !) diplômé de la prestigieuse université canadienne de Mc Gill, et ostéopathe. Il a fondé ERD, un regroupement de thérapeutes pluridisciplinaires qui proposent des soins à domicile ou au sein de son établissement située dans la banlieue de Montréal.

Je l’ai accompagné en soin de kinésithérapie à domicile sur des patients à mobilité réduite. Francisco combine la rééducation fonctionnelle indispensable à ces patients handicapés, à l’ostéopathie. Nous avons travaillé à deux praticiens. Au niveau ressenti palpatoire, ce fut une nouvelle découverte pour moi. L’approche tissulaire est très différente chez ces patients. Le sacrum me paraissait dense comme une pierre, avec une torsion inhabituelle que je n’avais alors jamais ressentie sur aucun de mes patients. Les deux voies de traitement (kiné+ostéo) se complètent et potentialisent les effets. Je suis encore plus convaincue depuis cet essai que la diversité dans le traitement est la clef du succès thérapeutique et j’essaie de mettre cela en pratique à Melun à l’aide de mes collègues kinés, podologues et orthoptistes.

Nous avons eu un patient ayant subit un AVC qui gardait comme séquelle une spasticité. Il était suivi par Francisco une à deux fois par semaine en rééducation. Il souffrait ce jour ci de cervicalgie. L’approche ostéopathique avec des techniques structurelles étaient inadaptées en raison de cette spasticité et là encore, les techniques ostéopathiques dites tissulaires furent très intéressantes à utiliser car la physiothérapie seul ne pouvaient répondre à tous les maux de ce patient.

Ces jours passés chez ERD furent riches d’expériences car j’ai beaucoup aimé cette manière d’apprendre de mes confrères en transmission de « bouche à oreille de druides ».

Lien du site internet de ERD : http://www.erdinc.ca/fr/

Pérou saison 2.
Je repars d’ici deux semaines à Arequipa pour renouveler ma participation à la mission humanitaire organisée par le CEO de Montréal. Cette année, un de mes confrères français issu de l’Institut Supérieur d’Ostéopathie doit m’accompagner. En attendant de vous retrouver en consultation à partir du 13 mars 2013, mon cabinet restera ouvert et vous serez reçus par ma remplaçante avec qui je serai régulièrement en contact.